Location saisonnière : ce qu’il faut savoir sur la taxe d’habitation et la déclaration des revenus

La location saisonnière connaît un véritable essor en France, notamment grâce aux plateformes de réservation en ligne comme Airbnb, Abritel ou Booking. Si cette activité peut représenter une source de revenus complémentaires intéressante pour les propriétaires, elle n’est pas exemptée d’obligations fiscales. Décryptage des démarches à effectuer concernant la taxe d’habitation et la déclaration des revenus locatifs.

La taxe d’habitation pour les locations saisonnières

La taxe d’habitation concerne tous les logements occupés au 1er janvier de l’année d’imposition, qu’ils soient occupés à titre de résidence principale ou secondaire, ou encore loués temporairement. Ainsi, si vous mettez en location votre bien immobilier pour une courte durée, vous devrez vous acquitter de cette taxe.

Il est important de noter que la taxe d’habitation est calculée sur la base de la valeur locative cadastrale du logement. Cette dernière est déterminée par l’administration fiscale en fonction de différents critères tels que la surface habitable, le confort du logement et la situation géographique. Il convient également de prendre en compte les abattements et exonérations éventuels.

Dans certains cas, toutefois, il est possible d’être exempté du paiement de cette taxe. Par exemple, si le bien mis en location saisonnière est également votre résidence principale (vous y habitez au moins huit mois par an), vous ne serez pas imposé sur cette taxe. De même, les logements meublés destinés à la location saisonnière et situés dans des communes classées comme touristiques peuvent bénéficier d’une exonération de taxe d’habitation, sous réserve de certaines conditions.

La déclaration des revenus locatifs issus de la location saisonnière

Les revenus tirés de la location saisonnière doivent être déclarés aux impôts, qu’il s’agisse d’une location meublée ou vide. Toutefois, le régime fiscal applicable diffère selon le type de location :

  • La location meublée non professionnelle (LMNP) : Si les recettes annuelles tirées de la location meublée sont inférieures à 70 000 €, le propriétaire est considéré comme un loueur en meublé non professionnel (LMNP) et relève du régime micro-BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Il bénéficie alors d’un abattement forfaitaire de 50% sur ses revenus locatifs pour tenir compte des charges engagées. Si les recettes sont supérieures à ce seuil, le régime réel s’applique et le propriétaire doit détailler l’ensemble des charges et dépenses liées à l’activité locative.
  • La location vide : Les revenus issus de la location nue sont soumis au régime des revenus fonciers. Dans ce cas, deux options s’offrent au propriétaire : le régime micro-foncier, si les recettes annuelles n’excèdent pas 15 000 € (abattement de 30% sur les revenus locatifs), ou le régime réel, qui permet de déduire l’ensemble des charges et dépenses engagées.

Il est essentiel de bien remplir sa déclaration de revenus pour éviter tout redressement fiscal. À cet effet, il est conseillé de conserver tous les justificatifs liés à l’activité locative (factures, contrats de location, etc.) pendant au moins trois ans.

Les obligations spécifiques aux plateformes de réservation en ligne

Si vous choisissez de louer votre bien immobilier via une plateforme de réservation en ligne telle qu’Airbnb, Abritel ou Booking, sachez que ces dernières sont soumises à certaines obligations légales. Depuis 2019, elles doivent notamment transmettre à l’administration fiscale les informations relatives aux revenus perçus par leurs utilisateurs. Cela concerne le montant total des loyers encaissés ainsi que le nombre de nuitées louées.

Cette mesure vise à faciliter la déclaration des revenus locatifs par les propriétaires et à lutter contre la fraude fiscale. Néanmoins, il appartient toujours au propriétaire d’effectuer sa propre déclaration auprès des impôts et de s’acquitter des taxes et cotisations sociales correspondantes.

Il est également important de rappeler que la mise en location saisonnière via ces plateformes est soumise à certaines réglementations locales. Par exemple, à Paris, les propriétaires doivent obtenir un numéro d’enregistrement auprès de la mairie et respecter un quota de 120 jours de location par an pour leur résidence principale.

Les conseils pour optimiser la fiscalité de sa location saisonnière

Pour tirer le meilleur parti de votre activité de location saisonnière sur le plan fiscal, voici quelques conseils :

  • Choisissez le régime fiscal le plus adapté à votre situation : micro-BIC ou réel pour la location meublée, micro-foncier ou réel pour la location vide.
  • N’oubliez pas les exonérations possibles : vérifiez si vous pouvez bénéficier d’une exonération de taxe d’habitation en fonction de la nature du bien et de la commune concernée.
  • Optimisez vos charges déductibles : dans le cadre du régime réel (BIC ou foncier), pensez à déduire l’ensemble des charges liées à l’activité locative (entretien, travaux, intérêts d’emprunt, etc.).
  • Suivez attentivement l’évolution des lois et des réglementations locales concernant la location saisonnière, afin d’être toujours en conformité avec les obligations fiscales et administratives.

La location saisonnière peut constituer une opportunité intéressante pour diversifier ses sources de revenus. Toutefois, il convient de bien maîtriser les aspects fiscaux et réglementaires de cette activité pour éviter les mauvaises surprises. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel (expert-comptable, avocat fiscaliste) pour optimiser votre gestion locative.