SCPI vs Investissement Locatif : Pourquoi les SCPI sont une Option de Rendement Immobilier Performante

Le marché de l’investissement immobilier offre aujourd’hui de multiples opportunités pour faire fructifier son capital. Parmi les stratégies les plus prisées, l’investissement locatif traditionnel et les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) se distinguent par leurs approches différentes. Alors que l’investissement locatif direct implique l’achat et la gestion d’un bien immobilier, les SCPI permettent d’investir dans l’immobilier de manière indirecte via l’achat de parts. Cette alternative gagne en popularité auprès des investisseurs en quête de rendement sans les contraintes de gestion quotidienne. Comparons ces deux modes d’investissement pour comprendre pourquoi les SCPI représentent une option particulièrement attractive dans le paysage immobilier actuel.

Les fondamentaux de l’investissement immobilier : SCPI et locatif direct

L’investissement immobilier reste une valeur refuge prisée des Français. Pour bien comprendre la différence entre SCPI et investissement locatif traditionnel, il convient d’abord d’en définir les principes fondamentaux.

Qu’est-ce qu’une SCPI ?

Une Société Civile de Placement Immobilier est un véhicule d’investissement collectif dédié à l’immobilier. Le principe est simple : la SCPI collecte les fonds de multiples investisseurs pour acquérir un patrimoine immobilier diversifié (bureaux, commerces, résidentiel, santé, logistique). Les investisseurs deviennent propriétaires de parts de la société proportionnellement à leur apport financier.

Les SCPI sont gérées par des sociétés de gestion agréées par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), qui s’occupent de toutes les dimensions de la gestion : acquisition des biens, recherche des locataires, entretien du patrimoine, collecte des loyers et distribution des revenus aux associés.

Il existe plusieurs types de SCPI :

  • Les SCPI de rendement : visant principalement à distribuer des revenus réguliers
  • Les SCPI de plus-value : privilégiant l’appréciation du capital sur le long terme
  • Les SCPI fiscales : permettant de bénéficier d’avantages fiscaux spécifiques
  • Les SCPI diversifiées : investissant dans différentes catégories d’actifs

L’investissement locatif traditionnel

L’investissement locatif direct consiste à acquérir un bien immobilier (appartement, maison, local commercial) dans le but de le louer et de percevoir des revenus réguliers sous forme de loyers. L’investisseur est pleinement propriétaire du bien et assume toutes les responsabilités qui y sont liées.

Ce mode d’investissement implique :

  • La recherche et la sélection du bien
  • Le financement (apport personnel, emprunt bancaire)
  • La gestion locative (recherche de locataires, état des lieux, encaissement des loyers)
  • L’entretien du bien et les réparations
  • La gestion administrative et fiscale

La rentabilité de l’investissement locatif dépend de multiples facteurs : l’emplacement du bien, son prix d’achat, le montant des loyers perçus, les charges à supporter, la fiscalité applicable et l’évolution de la valeur du bien dans le temps.

Ces deux approches de l’investissement immobilier répondent à des objectifs patrimoniaux similaires mais se distinguent par leur mise en œuvre, leur accessibilité et leur niveau d’implication pour l’investisseur. La compréhension de ces différences fondamentales est primordiale pour faire un choix éclairé en fonction de sa situation personnelle et de ses objectifs financiers.

Accessibilité et diversification : les atouts majeurs des SCPI

L’un des avantages les plus significatifs des SCPI par rapport à l’investissement locatif traditionnel réside dans leur accessibilité et leurs possibilités de diversification accrues, deux facteurs déterminants pour optimiser le rapport risque/rendement d’un portefeuille immobilier.

Une barrière à l’entrée nettement plus basse

L’investissement locatif classique nécessite généralement un capital initial conséquent. Dans les grandes métropoles françaises comme Paris, Lyon ou Bordeaux, acquérir un bien immobilier locatif de qualité représente souvent un investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros, auquel s’ajoutent les frais de notaire (environ 7-8% du prix d’achat) et les éventuels travaux de rénovation.

À l’inverse, les SCPI offrent une accessibilité remarquable :

  • Un ticket d’entrée à partir de 1 000 € pour certaines SCPI
  • La possibilité d’investir progressivement via des versements programmés
  • L’option d’acheter des parts à crédit, comme pour un bien immobilier classique

Cette accessibilité permet à des investisseurs disposant d’un capital limité de s’exposer au marché immobilier sans attendre d’avoir constitué une épargne considérable. Pour un jeune actif souhaitant débuter la constitution de son patrimoine, les SCPI représentent ainsi une porte d’entrée privilégiée vers l’investissement immobilier.

Une diversification impossible à atteindre en direct

L’adage « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » prend tout son sens en matière d’investissement immobilier. Avec l’investissement locatif traditionnel, un particulier disposant d’un budget de 300 000 € pourra acquérir un seul bien, dans un seul quartier, exposé à un unique locataire et à la conjoncture locale.

Les SCPI transforment radicalement cette équation :

En investissant la même somme dans plusieurs SCPI, l’investisseur devient indirectement propriétaire de dizaines, voire de centaines de biens immobiliers répartis sur différents :

  • Secteurs immobiliers : bureaux, commerces, logistique, santé, hôtellerie, résidentiel
  • Zones géographiques : différentes villes françaises, pays européens, voire internationaux
  • Types de locataires : entreprises de différentes tailles et secteurs, administrations, particuliers

La SCPI Primopierre de Primonial REIM, par exemple, détient un patrimoine de plus de 70 immeubles de bureaux principalement situés en Île-de-France et dans les grandes métropoles régionales. Un investisseur possédant pour 10 000 € de parts détient ainsi une fraction de ce vaste portefeuille.

Cette diversification offre une protection naturelle contre les risques spécifiques à un secteur ou une zone géographique. Si le marché des bureaux connaît une baisse à Lyon, mais que celui des commerces à Lille prospère, l’impact sur la performance globale sera atténué.

De plus, les SCPI permettent d’accéder à des classes d’actifs généralement inaccessibles aux particuliers, comme les immeubles de bureaux prime, les centres commerciaux ou les établissements de santé, qui nécessiteraient des dizaines de millions d’euros d’investissement en direct.

Cette combinaison d’accessibilité et de diversification constitue un avantage compétitif majeur des SCPI face à l’investissement locatif traditionnel, particulièrement pour les investisseurs cherchant à optimiser leur exposition au marché immobilier tout en maîtrisant les risques inhérents à cette classe d’actifs.

Gestion déléguée vs gestion personnelle : l’argument du temps et de l’expertise

La question de la gestion représente l’une des différences les plus fondamentales entre les SCPI et l’investissement locatif direct. Cette dimension, souvent sous-estimée par les investisseurs novices, peut avoir un impact considérable sur la rentabilité réelle et la satisfaction globale de l’investissement.

La charge mentale de l’investissement locatif

Posséder un bien immobilier locatif implique de devenir, de facto, un véritable chef d’entreprise immobilière à petite échelle. Cette responsabilité se traduit par de nombreuses tâches chronophages :

  • La recherche et sélection des locataires : rédaction d’annonces, visites, vérification des dossiers, analyse de solvabilité
  • La gestion administrative : rédaction du bail, état des lieux, déclarations diverses, assurances
  • La gestion technique : suivi de l’entretien, organisation des interventions, gestion des sinistres
  • La gestion financière : encaissement des loyers, relances en cas d’impayés, provisions pour charges
  • La gestion fiscale : déclarations d’impôts spécifiques, suivi des déductions possibles

Selon une étude de la FNAIM, un propriétaire-bailleur consacre en moyenne 5 heures par mois à la gestion de son bien, soit 60 heures annuelles. Ce temps peut augmenter considérablement en cas de changement de locataire, de travaux à réaliser ou de contentieux.

La délégation à une agence immobilière est possible mais représente un coût non négligeable (généralement entre 7% et 10% des loyers perçus), sans pour autant libérer totalement le propriétaire de toute implication.

L’expertise professionnelle au service des SCPI

À l’opposé, l’investissement en SCPI repose sur une gestion intégralement déléguée à des professionnels de l’immobilier. Les sociétés de gestion disposent d’équipes spécialisées dans :

L’acquisition d’actifs : leurs experts analysent des centaines d’opportunités pour sélectionner les biens les plus prometteurs, négocient les prix et structurent les transactions de manière optimale. Par exemple, la société Perial Asset Management dispose d’une équipe d’acquisition qui évalue plus de 1 000 dossiers par an pour n’en retenir qu’une trentaine.

La gestion locative : des équipes dédiées s’occupent de la recherche de locataires, de la négociation des baux et du suivi des encaissements. Les SCPI de bureaux comme Efimmo de Sofidy privilégient par exemple des baux longs (6 à 9 ans fermes) avec des entreprises soigneusement sélectionnées.

La gestion technique : des property managers veillent à l’entretien optimal des immeubles, anticipent les travaux nécessaires et gèrent les prestataires. Cette maintenance préventive permet de préserver la valeur des actifs sur le long terme.

La gestion financière et fiscale : reporting régulier, optimisation fiscale, distribution des revenus aux associés.

Pour l’investisseur en SCPI, l’expérience se résume à :

  • Souscrire des parts (en ligne ou via un conseiller)
  • Recevoir des revenus trimestriels
  • Consulter les rapports périodiques
  • Décider de conserver, d’augmenter ou de revendre ses parts

Cette gestion déléguée représente un gain de temps considérable et permet de bénéficier d’une expertise professionnelle difficilement accessible au particulier. Le temps, ressource précieuse et limitée, peut ainsi être consacré à d’autres activités professionnelles ou personnelles.

De plus, la mutualisation des coûts de gestion à l’échelle d’un patrimoine important permet aux SCPI de bénéficier d’économies d’échelle significatives. Les frais de gestion (généralement entre 8% et 12% des loyers encaissés) couvrent l’ensemble de ces prestations professionnelles.

Cette différence fondamentale dans l’approche de gestion explique pourquoi de nombreux investisseurs, même expérimentés, se tournent vers les SCPI pour compléter ou remplacer leur patrimoine immobilier direct, privilégiant la tranquillité d’esprit et la professionnalisation de la gestion.

Analyse comparative des performances financières

Pour évaluer objectivement les mérites respectifs des SCPI et de l’investissement locatif direct, une analyse approfondie des performances financières s’impose. Au-delà des idées reçues, examinons les différentes composantes du rendement et leur évolution dans le temps.

Rendement locatif : une comparaison nuancée

Le taux de distribution moyen des SCPI s’est établi à 4,52% en 2022 selon les données de l’ASPIM (Association française des Sociétés de Placement Immobilier). Ce rendement, relativement stable sur la dernière décennie, présente plusieurs caractéristiques notables :

  • Il s’agit d’un rendement net de frais de gestion, mais avant fiscalité personnelle
  • Il intègre déjà les périodes de vacance locative
  • Il prend en compte les travaux et charges diverses

En comparaison, le rendement brut moyen de l’investissement locatif résidentiel en France oscillait entre 2,5% et 6% en 2022, avec d’importantes disparités géographiques. Dans les grandes métropoles comme Paris ou Lyon, les rendements bruts descendent fréquemment sous les 3%, tandis que certaines villes moyennes peuvent offrir des rendements supérieurs à 7%.

Toutefois, ce rendement brut doit être ajusté pour tenir compte de :

  • La taxe foncière (représentant souvent 1 à 2 mois de loyer annuel)
  • Les charges non récupérables (10-15% des loyers en moyenne)
  • La vacance locative (estimée entre 2% et 4% selon les zones)
  • Les impayés (risque variable selon la qualité des locataires)
  • Les travaux d’entretien (provision de 5-10% des loyers recommandée)

Après prise en compte de ces éléments, le rendement net de l’investissement locatif direct se rapproche souvent de celui des SCPI, voire devient inférieur dans les zones tendues.

Valorisation du capital : des dynamiques différentes

Au-delà du rendement courant, l’évolution de la valeur du capital constitue un élément fondamental de la performance globale.

Pour l’investissement locatif direct, la valorisation dépend essentiellement :

Du marché immobilier local : certaines zones connaissent des appréciations significatives (par exemple +22% à Bordeaux entre 2017 et 2021), tandis que d’autres stagnent ou régressent.

De l’état du bien : un entretien régulier et des rénovations pertinentes permettent de préserver ou d’augmenter la valeur.

Du quartier : les évolutions urbaines (transports, commerces, sécurité) influencent fortement la valorisation.

Côté SCPI, l’évolution du prix de la part reflète :

La valeur d’expertise du patrimoine détenu, réévaluée annuellement par des experts indépendants.

La politique de revalorisation de la société de gestion, qui peut être plus ou moins dynamique.

Les perspectives du marché immobilier des segments concernés (bureaux, commerces, etc.).

Sur la période 2012-2022, le prix moyen des parts de SCPI a connu une progression d’environ 1,5% par an, inférieure à celle de l’immobilier résidentiel dans les grandes métropoles françaises sur la même période (+3,5% par an en moyenne).

Cependant, cette comparaison doit être nuancée par plusieurs facteurs :

  • Les SCPI privilégient généralement la distribution de revenus à la valorisation du capital
  • Leur patrimoine est souvent composé d’actifs tertiaires (bureaux, commerces) dont les cycles de valorisation diffèrent de l’immobilier résidentiel
  • La diversification géographique et sectorielle des SCPI lisse les performances extrêmes

Performance globale et considérations fiscales

En combinant rendement locatif et valorisation du capital, la performance globale annualisée des SCPI sur 10 ans (2012-2022) s’établit autour de 6% selon l’IEIF (Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière).

Pour l’investissement locatif direct, cette performance varie considérablement selon la localisation et la qualité de la gestion, oscillant généralement entre 3% et 10% annualisés sur la même période.

La fiscalité constitue un élément déterminant dans la comparaison :

Les revenus des SCPI sont soumis au régime des revenus fonciers ou des revenus de capitaux mobiliers selon le régime fiscal de la SCPI (fiscalité allégée possible via l’assurance-vie ou le PER).

L’investissement locatif direct peut bénéficier de dispositifs de défiscalisation spécifiques (Pinel, Denormandie, etc.) ou de l’amortissement en LMNP, difficiles à répliquer via des SCPI.

En intégrant l’ensemble de ces éléments, les SCPI démontrent une performance globale comparable à celle de l’investissement locatif direct bien géré, avec un niveau de risque et d’implication personnelle nettement inférieur. Cette équation risque/rendement/effort favorable explique l’attrait croissant des SCPI auprès des investisseurs, y compris ceux déjà familiarisés avec l’immobilier traditionnel.

Liquidité et flexibilité : les avantages souvent négligés

Au-delà des aspects de rendement et de gestion, la liquidité et la flexibilité constituent des paramètres fondamentaux dans le choix d’un investissement immobilier. Ces dimensions, parfois reléguées au second plan lors de la décision d’investissement, peuvent pourtant s’avérer déterminantes en cas de changement de situation personnelle ou d’évolution des objectifs patrimoniaux.

La problématique de la liquidité dans l’immobilier direct

L’investissement locatif traditionnel présente une caractéristique intrinsèque : son manque de liquidité. Revendre un bien immobilier est un processus qui s’étale généralement sur plusieurs mois et comporte de nombreuses étapes :

  • L’évaluation du bien par plusieurs agents immobiliers
  • La mise en vente et les visites (entre 5 et 20 en moyenne)
  • La négociation avec les acheteurs potentiels
  • Le délai de réflexion et les conditions suspensives
  • Les formalités notariales (2 à 3 mois supplémentaires)

Selon les données des Notaires de France, le délai moyen entre la mise en vente et la signature de l’acte définitif oscille entre 4 et 8 mois selon les régions et le type de bien. Ce délai peut s’allonger considérablement en période de marché atone ou pour des biens atypiques.

De plus, la vente d’un bien loué présente des contraintes supplémentaires :

Si le bien est vendu occupé, la décote peut atteindre 15 à 30% par rapport à un bien libre.

Si l’investisseur souhaite vendre le bien libre, il doit respecter les préavis légaux et éventuellement le droit au maintien dans les lieux du locataire (bail en cours, personnes âgées, etc.).

Enfin, il est impossible de vendre une fraction d’un bien immobilier (sauf montage complexe en SCI). L’investisseur qui souhaite récupérer une partie de son capital doit donc vendre l’intégralité du bien.

La liquidité relative des SCPI

Les SCPI offrent une approche radicalement différente en matière de liquidité :

La revente des parts s’effectue selon deux modalités principales :

  • Le marché secondaire : l’investisseur propose ses parts à la vente, et la société de gestion se charge de les confronter avec les ordres d’achat
  • Le rachat par la SCPI elle-même, dans certaines conditions prévues dans les statuts

Les délais de revente varient selon les SCPI et les conditions de marché, mais se situent généralement entre quelques jours et quelques semaines. Par exemple, les SCPI gérées par Primonial REIM ou Sofidy affichent des délais moyens de cession de parts inférieurs à un mois.

Un avantage majeur des SCPI réside dans la possibilité de vendre partiellement ses parts. Un investisseur ayant besoin de liquidités peut ainsi céder uniquement 20% ou 50% de ses parts, conservant le reste de son investissement. Cette granularité offre une souplesse incomparable par rapport à l’immobilier direct.

Toutefois, la liquidité des SCPI n’est pas absolue et présente certaines limites :

  • Les frais de sortie peuvent représenter 5 à 10% de la valeur des parts (contre 7 à 10% pour l’immobilier direct)
  • En période de crise, le marché secondaire peut manquer de liquidité, allongeant les délais de revente
  • Certaines SCPI fiscales imposent des durées de détention minimales pour conserver les avantages fiscaux

Flexibilité d’investissement et adaptabilité

Au-delà de la liquidité pure, les SCPI offrent une flexibilité remarquable dans la constitution et l’évolution du patrimoine :

Investissement progressif : contrairement à l’immobilier direct qui nécessite une mise de fonds importante d’emblée, les SCPI permettent d’investir progressivement, par tranches adaptées à sa capacité d’épargne. Des plans d’investissement programmé à partir de 100€ par mois sont proposés par plusieurs sociétés de gestion comme AEW Ciloger ou La Française REM.

Diversification tactique : l’investisseur peut facilement ajuster son exposition aux différents segments du marché immobilier. Par exemple, en période de tensions sur le marché des bureaux, il peut réduire son allocation sur les SCPI de bureaux au profit des SCPI de santé ou résidentielles.

Adaptation aux cycles de vie : les SCPI permettent d’adapter son investissement aux différentes phases de la vie. Un jeune investisseur peut privilégier la capitalisation en réinvestissant les dividendes, puis basculer progressivement vers une stratégie de distribution de revenus complémentaires à l’approche de la retraite.

Cette flexibilité constitue un atout majeur dans un monde où l’adaptabilité devient une nécessité. Face aux incertitudes économiques, aux évolutions professionnelles ou aux changements familiaux, pouvoir ajuster rapidement son exposition immobilière sans processus long et coûteux représente un avantage considérable.

Les SCPI apportent ainsi une solution aux investisseurs qui souhaitent concilier les avantages traditionnels de l’immobilier (tangibilité, rendement, protection contre l’inflation) avec une liquidité et une flexibilité proches de celles des actifs financiers. Cette combinaison explique en grande partie pourquoi de nombreux investisseurs expérimentés intègrent les SCPI dans leur stratégie globale d’allocation d’actifs, en complément ou en substitution de l’immobilier direct.

Comment intégrer les SCPI dans une stratégie patrimoniale globale

Après avoir analysé les avantages comparatifs des SCPI face à l’investissement locatif traditionnel, examinons comment ces véhicules peuvent s’intégrer judicieusement dans une stratégie patrimoniale équilibrée. Loin d’être une solution universelle, les SCPI constituent un outil dont l’utilisation optimale dépend des objectifs, de l’horizon d’investissement et du profil de l’investisseur.

Définir ses objectifs patrimoniaux

La première étape consiste à clarifier ses objectifs patrimoniaux à court, moyen et long terme :

Constitution d’un capital : pour préparer un projet futur (achat de résidence principale, financement des études des enfants), les SCPI peuvent être utilisées comme véhicule d’épargne progressive, avec un horizon de placement d’au moins 8 à 10 ans.

Génération de revenus complémentaires : pour augmenter son pouvoir d’achat ou préparer sa retraite, les SCPI de rendement distribuant régulièrement leurs revenus sont particulièrement adaptées.

Optimisation fiscale : certaines SCPI fiscales (Malraux, Monuments Historiques, Déficit Foncier) permettent de réduire sa pression fiscale tout en se constituant un patrimoine.

Transmission patrimoniale : les SCPI peuvent s’intégrer dans une stratégie de transmission via des démembrements de propriété ou des donations.

Les SCPI comme brique de diversification

Dans une approche de gestion de patrimoine équilibrée, les SCPI peuvent représenter une brique de diversification efficace :

  • Pour un investisseur déjà exposé à l’immobilier résidentiel direct, les SCPI permettent d’accéder à d’autres segments du marché immobilier (bureaux, commerces, logistique, santé)
  • Pour un épargnant majoritairement investi en actifs financiers (actions, obligations), les SCPI apportent une exposition immobilière sans les contraintes de gestion
  • Pour un profil prudent, les SCPI offrent un rendement supérieur aux placements sécurisés traditionnels, avec un niveau de volatilité historiquement modéré

Les experts en gestion de patrimoine recommandent généralement une allocation en SCPI comprise entre 10% et 30% du patrimoine global, selon le profil de risque et les objectifs de l’investisseur.

Optimiser la détention via les enveloppes fiscales

Le choix du mode de détention des SCPI peut considérablement influencer la performance nette après impôts :

Détention en direct : les revenus sont soumis au régime des revenus fonciers (barème progressif de l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux). Cette option est intéressante pour les investisseurs bénéficiant d’autres charges foncières déductibles ou souhaitant optimiser leur plafond de déficit foncier.

Assurance-vie : la détention de SCPI en unités de compte d’un contrat d’assurance-vie permet de bénéficier de la fiscalité avantageuse de cette enveloppe après 8 ans (abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple, puis prélèvement forfaitaire de 7,5% + prélèvements sociaux). Attention toutefois, cette détention s’accompagne généralement de frais supplémentaires et d’une décote sur le rendement (de l’ordre de 0,5% à 1%).

PER (Plan d’Épargne Retraite) : investir dans des SCPI via un PER permet de déduire les versements du revenu imposable (dans certaines limites) et de bénéficier d’une sortie en capital ou en rente à la retraite, avec une fiscalité potentiellement avantageuse.

Société à l’IS : pour les patrimoines importants, la détention de SCPI via une société soumise à l’impôt sur les sociétés peut présenter des avantages fiscaux significatifs, notamment grâce au taux réduit d’IS à 15% jusqu’à 42 500 € de bénéfices.

Exemples pratiques de stratégies intégrées

Pour illustrer concrètement l’intégration des SCPI dans une stratégie patrimoniale, voici trois profils types :

Jeune actif (30-40 ans) : Priorité à la constitution de capital

  • Investissement progressif en SCPI via un plan d’épargne programmé (200-500€/mois)
  • Réinvestissement automatique des dividendes pour accélérer la capitalisation
  • Diversification entre SCPI de rendement et SCPI européennes pour exposer son patrimoine à différents cycles immobiliers
  • Horizon de placement : 15-20 ans minimum

Quadragénaire avec patrimoine existant : Objectif d’équilibrage et de préparation de la retraite

  • Allocation de 15-20% du patrimoine en SCPI diversifiées
  • Détention mixte : 50% en direct pour bénéficier de l’effet de levier du crédit, 50% via une assurance-vie pour optimiser la fiscalité future
  • Stratégie de démembrement temporaire : achat de la nue-propriété de parts de SCPI avec décote (25-30%) pour une durée de 10 ans, permettant une acquisition à prix réduit et une reconstitution progressive de la pleine propriété à l’horizon de la retraite

Senior (60 ans et +) : Focus sur les revenus complémentaires

  • Allocation significative (20-30%) en SCPI de rendement sélectionnées pour leur régularité de distribution
  • Détention principalement en direct ou via une société civile familiale pour faciliter la transmission
  • Mise en place éventuelle d’un démembrement croisé avec les enfants pour optimiser la transmission patrimoniale
  • Diversification entre SCPI françaises et européennes pour répartir les risques fiscaux

Ces exemples illustrent comment les SCPI peuvent s’adapter aux différentes phases de la vie patrimoniale, en complémentarité avec d’autres classes d’actifs. Leur souplesse d’utilisation et leur capacité à répondre à des objectifs variés expliquent leur popularité croissante auprès des investisseurs de tous profils.

L’intégration réussie des SCPI dans une stratégie patrimoniale globale nécessite néanmoins une réflexion approfondie, idéalement accompagnée par un conseiller en gestion de patrimoine indépendant capable d’analyser la situation personnelle, familiale et fiscale de l’investisseur dans sa globalité.